L’éco-design chez Gobi : quand éco-conception rime avec canon

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Moins de blabla et plus de glouglou, c’est ce qu’on s’est toujours dit chez Gobi. Agir plutôt que de se perdre dans de longs discours. Pourtant, il existe des mots qui font bouger les lignes et qui guident des actions. Les mots d’une époque, les mots d’une nouvelle manière de faire. Il y en a deux comme ça qu’on aime beaucoup et qui sont surlignés en rose fluo dans notre dico : éco-design et éco-conception.


Au programme de cet article, définition, explication et articulation pour y voir clair sur ces deux termes incontournables.

1. Le cercle vertueux de l’éco-conception

“Mieux vaut prévenir que guérir”. A la base, l’éco-conception est une réponse à une interrogation (et une volonté de bien faire !) : comment intégrer le respect de l’environnement dans une démarche de développement de produit, donc avant, bien avant, que ce produit soit lancé ? Comment être sûr et certain qu’il ne fasse pas de mal à notre écosystème ?


L’éco-conception consiste donc à intégrer l’environnement dès la conception d’un produit – ou d’un service d’ailleurs – et lors de toutes les étapes de son cycle de vie. C’est un travail qui parfois n’est pas loin de la quadrature du cercle, puisqu’il faut trouver le meilleur équilibre entre exigences environnementales, sociales, sanitaires, techniques et économiques, à tous les niveaux de la vie du produit : design, fabrication, emballage, transport, usage et fin de vie.


Pas étonnant que l’éco-conception soit un métier. Chez Gobi, nous avons travaillé avec la coopérative Mu, une agence d’éco-conception, lors de la création de notre premier Gobi, et pour tous les autres ensuite. Voici leurs 4 commandements :

  1. Prendre en compte tout le cycle de vie du produit : de la matière première à la fin de vie en passant par la fabrication et l’utilisation.
  2. Mener une réflexion systémique et globale : qui dit transport dit palettes, qui dit utilisation dit eau pour laver le produit… bref, on pense beaucoup plus loin que le bout de son nez.
  3. Adopter une approche multicritères : pour juger de l’impact à chaque étape, on ne se concentre pas uniquement sur, par exemple, l’émission de CO2, mais on envisage aussi la consommation d’eau et d’autres ressources liée à l’utilisation, la production ou l’emballage du produit en question.
  4. Garder en tête le service rendu par le produit : l’éco-conception ne doit pas dégrader la fonction, la qualité ou la durée de vie du produit. Idéalement, elle doit au contraire l’améliorer.

L’éco-conception est donc une méthode ultra rigoureuse et particulièrement exigeante. Ça calcule et ça mesure dans tous les sens et nécessite une capacité d’analyse très fine, et pourquoi pas une appétence pour les courbes et les schémas 😊 

Mais ce n’est pas tout. Cet objet parfaitement éco-conçu, encore faut-il qu’il nous plaise. Que l’on ait envie de l’adopter, parce qu’il s’adapte à nos goûts et à nos usages. Et c’est là que l’éco-design entre en scène.

Différents dessins de la conception du Gobi original

2. Éco-design et éco-conception, des pratiques jumelles

L’éco-design correspond à une partie indispensable de l’éco-conception : faire en sorte que le produit réponde à nos exigences pratiques et esthétiques. C’est la condition pour que l’objet en question ne finisse pas au placard ou à la poubelle, ce qui est le scénario catastrophe de tout éco-concepteur qui se respecte – et de l’équipe Gobi.


L’éco-design est donc à la fois compris dans l’éco-conception, mais vient aussi compléter et élargir son champ : on lève la tête des calculs préventifs et on observe les comportements, les préférences et les styles de vie de chacun !

Si nous avons lancé des gourdes en verre, c’est parce qu’elles correspondent à un autre besoin et à un autre usage que les gourdes en copolyester. Si nous avons décidé de rendre interchangeable l’habillage et le bouchon de nos Gobi, c’est parce que la personnalisation est cruciale pour que chacun y trouve son compte. Il n’y a pas à tortiller : le produit parfait est celui qui vous plaît. Ça n’a rien de superficiel, c’est essentiel.


Et parfois, ce sont les considérations design qui viennent faire progresser l’éco-conception, comme lorsque nous avons décidé que sur le Gobi Indoor, le bouchon ne serait plus transparent, mais dans de belles couleurs pop : ça a ouvert des portes aux éco-concepteurs qui ont alors envisagé un choix de matériau différent et finalement opté pour du Formi, un mélange de plastique pour l’étanchéité et de copeaux de bois issus de scieries pour l’économie circulaire.


Maintenant que vous êtes calés en matière d’éco-design et d’éco-conception, et avant d’en parler avec vos collègues à la prochaine pause dej, vérifiez l’état de votre radar à greenwashing… 

3. Alerte greenwashing : le vrai / faux de l’éco-conception

 L’objectif est toujours le zéro impact

FAUX ! 

Tout produit est source d’impact. Autrement dit : le produit parfait est celui qui n’existe pas. L’objectif n’est donc pas le zéro impact, mais plutôt de baisser les impacts en concevant mieux et en favorisant une consommation raisonnée. 


Un produit n’est jamais éco-conçu dans l’absolu

VRAI !

Ça, c’est un point vraiment important : un produit est toujours éco-conçu par rapport à une situation de référence ou par rapport à des pratiques moyennes, jamais dans l’absolu. Pour constater l’amélioration réalisée par l’éco-conception, il faut comparer avec le produit que l’on veut remplacer. Par exemple, l’impact des Gobi est mesuré par rapport à la manière dont un Français consomme de l’eau en moyenne, chaque jour, hors foyer et hors repas.


Certains matériaux sont écologiques, d’autres pas

FAUX ! 

Le matériau écologique n’existe pas en tant que tel, il devient écologique selon l’usage qu’on en fait. La preuve : le cas du Gobi Original et du Gobi Street en plastique, un copolyester nouvelle génération. Du coup, on vous a un peu spoilé notre article Le plastique écologique, ça existe ? qui mérite un détour si le sujet vous intéresse 🙂


L’éco-conception évite le piège des “fausses bonnes solutions”

VRAI !

L’éco-conception est hyper utile pour une entreprise bien au-delà du développement de produit : il sert à identifier les priorités, à travailler sur le cœur du problème et à investir là où l’impact sera vraiment significatif. Baisser ses impacts en CO2 lorsque l’on produit des jeans, on s’en fiche. La véritable problématique dans ce cas est l’eau et la rareté de cette ressource. Déplacer le problème, ce n’est pas le solutionner.


Chez Gobi, notre démarche d’éco-conception nous a permis de formuler des engagements clairs en faveur de l’eau, pour une fabrication française, pour la planète et pour construire demain.

4. L’éco-conception est une démarche d’amélioration continue

Lorsqu’on a commencé à réfléchir aux premiers Gobi aux côtés de l’atelier Mu pour trouver une alternative aux gobelets et bouteilles jetables, on était les seuls à le faire. Aujourd’hui, 10 ans plus tard, on est en avance sur les contraintes réglementaires à venir et moteur de nombreuses actions et groupes de réflexion. La preuve par Gobi que remettre en question nos produits et nos besoins reste indispensable pour progresser : le bon matériau d’aujourd’hui ne sera peut-être plus la bonne réponse demain, quand la situation de référence aura évolué où que le savoir industriel aura progressé.


L’éco-conception est tout sauf une discipline statique, c’est une manière de construire demain. 



Si vous avez des questions ou si ces métiers autour de l’éco-conception et de l’éco-design vous intéressent, écrivez-nous – on sera ravi de vous aiguiller !

Pour rappel, deux liens qui peuvent être utiles sur le sujet :

Vous êtes plutôt vidéo ? On vous conseille l’interview passionnante de François-Xavier, co-fondateur de la coopérative Mu avec laquelle nous travaillons, qui croise analyse de l’ingénierie et design d’objet industriel :

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